samedi 5 décembre 2015

AHAE Mécène Gangster - par Bernard HASQUENOPH

L'enquête réalisée par Bernard Hasquenoph, célèbre créateur du site Le Louvre pour tous, se lit presque comme un roman policier.

Habitué à traquer les dérives potentielles des grands établissements culturels, dans leur recherche de ressources financières, Hasquenoph s'est penché sur les expositions du "photographe" coréen Ahae, dont tous les parisiens ont au moins le souvenir des curieuses campagnes d'affichage, dans le métro notamment. Étonnant souvenir de cet artiste inconnu mis en avant comme un nouveau prodige, présentant des images d'une mièvre banalité. Nombreux sont ceux qui se sont interrogés sur la place donnée à cette manifestation, et sur l'investissement considérable lié à cette manifestation. Hasquenoph est allé plus loin, cherchant à comprendre les raisons de cet investissement, et surtout l'identité de l'artiste inconnu.

Les révélations du blogueur-enquêteur, détaillées d'abord à travers son blog, seraient restées confidentielles si Ahae n'avait été étroitement mêlé au naufrage d'un bateau, en Corée, faisant plus de 300 victimes.

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Cet ouvrage illustre, de manière tout à fait remarquable, les relations de pouvoir entre un mécène et l'organisme culturel bénéficiant de ses largesses. L'histoire d'Ahae, étonnante, montre les difficultés liées aux recherches de financement que les musées, notamment, sont contraints de développer, au fur et à mesure que les pouvoirs publics cherchent à limiter leurs interventions financières. La logique évoquée par Mauss (ou par Sénèque), "donner-recevoir-rendre", s'applique forcément aussi ici dans ce cas, induisant des difficultés importantes pour le musée sommé implicitement de reconnaître la générosité de son donateur et de lui proposer, en retour, des marques d'estime à la hauteur de son investissement. Même si l'argent n'a pas d'odeur, le musée conserve une partie de l'identité du donateur (parfois inscrite dans la pierre, comme au Louvre). Celle-ci peut s'avérer parfois encombrante...




lundi 28 septembre 2015

Géopolitique du musée



Géopolitique du musée
Séminaire de recherche ouvert au public 
Musée national des Arts et Métiers


Si le monde des musées se présente comme une invention occidentale, on sait sa fortune actuelle mondiale et la création d’établissements (plus de 60.000) sur tous les continents. A travers ce réseau global se dessine une culture particulière, largement spectaculaire mais connaissant aussi, par-delà la culture dominante qu’elle véhicule, des déclinaisons révélatrices d’autres formes de transmission des connaissances. A l’aune du soft power et des enjeux de l’économie de la créativité, le musée se présente comme le révélateur d’un monde particulier, reflet du marché de l’art ou vitrine de la technologie, mais aussi symbole des flux multiples accompagnant le développement des musées : trafic des œuvres d’art, organisation d’expositions temporaires, tourisme international…


Le séminaire aura lieu le jeudi, de 17h30 à 20h30, au Musée national des Arts et Métiers, Salle de conférences, il sera animé par François Mairesse - plusieurs interventions seront également prévues

1.      Soft power et conceptions du monde 8/10
François Mairesse, Université Sorbonne nouvelle

2.       Economie muséale en temps de conflits et de paix 22/10
France Desmarais,  ICOM

3.       Les musées et le personnel 5/11
François Mairesse, Université Sorbonne nouvelle

4.       Les objets 12/11
Anne-Catherine Hauglustaine, ICOM

5.       Les visiteurs et les connaissances 3/12
Brigitte Juanals Université Aix-Marseille, et Jean-Luc Minel,  Université Paris-Ouest Nanterre

6.       Les capitaux 10/12
Jean-Michel Tobelem, Option Culture

mercredi 6 mai 2015

L'inclusion sociale


 


Le terme d’inclusion sociale, étroitement associé à celui d’exclusion, est apparu à partir des années 1990 dans les médias, parallèlement au développement du vocable social inclusion, utilisé dans le monde anglo-saxon. Face à la montée des inégalités, de nombreuses politiques ont ainsi été mises en œuvre pour tenter de lutter contre les mécanismes d’exclusion sociale, visant des pans entiers de notre société.

De nombreux programmes ont ainsi été financés à destination de publics spécifiques – sans domicile fixe, prisonniers, malades, primo-arrivants, etc. – afin de développer leur intégration au sein de la société, par le biais de la culture et de l’éducation. Le rôle social des institutions de la culture et de l’éducation bénéficie d’une tradition ancienne, qu’il s’agisse de l’école ou des théâtres, des musées ou des bibliothèques. L’inclusion sociale, en ce sens, s’inscrit dans une lignée incluant l’éducation populaire, l’action culturelle puis la médiation culturelle.

Cet ouvrage a pour objectif d’analyser la notion d’inclusion sociale, terme de plus en plus couramment utilisé en français, en explorant ses origines, son fonctionnement actuel et ses perspectives d’avenir, à travers plusieurs études menées en France ou au Québec dans le monde de l’éducation et de la culture.