Le titre de l'ouvrage de Bernard Hennebert est irritant, son contenu l'est parfois tout autant, mais un tel témoignage est salutaire. Par-delà les classiques enquêtes de public, voilà le journal de bord d'un assidu des courriers de réclamation (gratuité, affichage des conditions de visite et des réduction, etc.): un visiteur consommateur, qui entend que les droits du citoyen soient entendus. L'exercice est salutaire. S'il reçoit souvent des réponses policées, il va de soi que ses courriers ne sont pas toujours appréciés, loin s'en faut. Mais Hennebert a obtenu, seul (toutefois entouré de nombreux visiteurs actifs), un certain nombre d'avancées dans la démarche qu'il prône.
Il est intéressant de lire un tel ouvrage, révélateur d'une époque. S'il fut un temps où le public n'était pas le bienvenu dans les sollitudes cirées du musée, le voici maintenant attendu, sollicité, courtisé. Mais tous ne sont pas des moutons, et certains se rendent compte qu'on les assimile parfois un peu trop rapidement à des portefeuilles ambulants.
Je ne peux totalement adhérer à son combat, et bien que je ne puis qu'approuver une meilleure prise en compte du public, je ne peux m'empêcher de penser que de telles revendications se rapprochent trop de celles des consommateurs classiques. Le musée n'est pas un bien comme les autres, mais cet ouvrage nous rappelle, de manière implicite, qu'il a tendance à se rapprocher toujours plus du monde du marché, tant dans le chef de ses responsables que dans celui de ses usagers.
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